Quelles sont les difficultés rencontrées par le comptable ?

De trop nombreux cabinets d’experts-comptables ne profitent pas de l’automatisation de leur processus au quotidien. Le traitement manuel des documents comptables génère plusieurs difficultés. Les différentes étapes sont complexes, coûteuses et sources de tensions. En 2022 mais depuis quelques années déjà, on assiste, heureusement, à l'évolution de la profession comptable. 

Le traitement manuel, une méthode compromettante à tous les niveaux

La saisie manuelle des données des éléments est fastidieuse et chronophage. Elle génère également des erreurs et des retards en cascade. La correction régulière d’inexactitudes est parfois devenue une des composantes intégrantes des différentes tâches. Pour les plus grands cabinets d’expertise-comptable, cette situation peut atteindre un emploi à plein temps. A titre d’illustration, l

a seule procédure de saisie de factures fournisseurs représente plus de 30 % du temps dans les structures, selon une étude du Minefi. C’est sans compter le travail de modification et va-et-vient pour les différents ajustements.

La vérification de conformité de la saisie des éléments des différents documents (bons de commande, bon de livraison, justificatifs…) et leur contrôle apportent non seulement des lenteurs mais également des éventuelles pertes, égarements, vols ou pièces manquantes entraînant des sanctions potentielles.

N'est garantit par ailleurs aucune traçabilité précise, allant de la date de réception jusqu’à l’effectivité du paiement. Les délais nécessaires aux différentes étapes sont souvent longs et imprévisibles, nuisant ainsi à l’optimisation des flux financiers. L’organisation des éléments ainsi que les classements sont en outre sources de désordre et de non-conformité. Ils peuvent provoquer pertes, dégradations, difficultés de recherches… L’archivage manuel accroît également les manipulations et donc les risques; il impose un stockage physique coûteux tout en exposant les documents et les informations à des risques d’incendies, d’inondations ou d’actions malveil

lantes.

Une stratégie et des modes de management repensés

Le périmètre d'activité des experts-comptables et leur positionnement sont totalement repensés. Un nouveau paysage se dessine, de nouveaux acteurs émergent et il est plus que jamais temps pour les cabinets d'experts-comptables de se positionner pour se démarquer. C’est un challenge de taille aujourd'hui, qui portera ses fruits demain : les cabinets doivent adapter leur stratégie, et repenser leurs modes de management. Au sein des cabinets et pour de nombreuses organisations, le temps est venu de privilégier les « Soft Skills » (leadership, capacité d’influence, esprit critique... ce sont des qualités interpersonnelles qui nous permettent d’être efficace sur notre lieu de travail) sur les « Hard Skills » (l’expertise technique, liés aux exigences de l'emploi).

Dans une démarche de formation ou de recrutement, trois ingrédients importants doivent être réunis :

• Une richesse des tâches : L'expertise d'un collaborateur peut s'étendre à tout type de situation. Tant que son intervention peut créer de la valeur, il faut savoir solliciter son intervention. En d'autres termes, le management se veut plus collaboratif.

• Une valorisation des compétences : Le succès de toute entreprise repose sur la réussite individuelle de chacun. Le management autoritaire est obsolète, et ses résultats plus que jamais limités. 

• Des opportunités d'évolution : Grâce à l'intelligence artificielle, les possibilités semblent infinies. Au profit de tâches plus stimulantes, l'ensemble des tâches chronophages est pris en charge par les technologies d'OCR, d'automatisation et d'intelligence artificielle. 

Si l’expert-comptable doit faire preuve d’une grande rigueur pratique et morale, il ne doit pas craindre de perdre son autorité en se rapprochant de ses clients mais également de ses collaborateurs, dont les responsabilités se voient revalorisées. Entrer dans l'ère digitale implique d'une part, une évolution des missions des experts-comptables, et d'autre part l'humanisation de la profession.

Une image de marque redéfinie

L'aspect marketing de la profession est un des piliers de sa transformation. Au-delà du renforcement de sa crédibilité dans les organisations, la modernisation de l'image de marque de son cabinet est primordiale pour renforcer sa crédibilité. L'image de marque est la perception qu'ont, de façon globale, toutes les personnes externes à l'entreprise, et donc ainsi clients, futurs collaborateurs et concurrents. Il est essentiel de construire et renforcer son identité de façon claire, afin que les efforts réalisés ne soient pas vains.

Il est difficile de maintenir un décalage entre d’un côté, des entreprises à la pointe de la technologie immergées au quotidien dans le digital, et d’un autre, des structures et cabinets comptables dont les méthodes ne sont plus actuelles. Qu'il s'agisse d'un jeune cabinet gestionnaire de paie ou d'experts comptables reconnus et spécialisés dans la gestion de grands comptes qui renoncent toujours à adhérer au mouvement de la transition numérique, il ne sera pas pour l'un, ou plus pour les autres, envisageable de s'imposer en tant que leader en employant des processus rétrogrades.

Ce n’est évidemment pas qu’un enjeu technologique, c’est aussi un enjeu business; Il est primordial pour la majorité des acteurs du marché de s'assurer que le  niveau de leurs prestataires de services comptables est aligné avec leur propre  maturité.

Un environnement de plus en plus complexe

L’intégration de performances extra-financières dans les cabinets, auprès des clients et dans les départements de comptabilité eux-mêmes, constitue en outre une opportunité majeure. Avec l'arrivée des nouvelles technologies, l'emergence de nouveaux besoins et les défis face auxquels il a fallu s'adapter, aucune entreprise ne peut plus reposer sur la seule performance financière. Les décideurs doivent désormais apprendre à évoluer dans un contexte où les crises se succèdent et se superposent. 

Les experts comptables, en se libérant de tâches basiques grâce à des solutions innovantes, peuvent travailler à l’intégration de nouveaux critères (gestion des risques émergents, le changement de climat, l’environnement ou les droits humains… et leurs impacts financiers et non-financiers) auprès de leurs clients. La définition de ces nouveaux indicateurs permet de connaître l’alignement des activités des entreprises avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) et la manière de transformer celles-ci pour participer à l’intérêt général et à la durabilité. Ils contribuent ainsi à déterminer les valeurs de l’actif avec une vision globale que les experts comptables savent apprécier.

Le rôle de l'expert-comptable évolue, son offre s'enrichit. Les cabinets doivent pleinement concevoir cette nouvelle comptabilité et  réaliser une autre forme de compte de résultat. Leurs missions évoluent indéniablement pour aider davantage les chefs d’entreprises à comprendre, à identifier les axes de progrès, à transformer les organisations et les modèles économiques.

La digitalisation, socle de durabilité ?

Le modèle comptable va évoluer progressivement pour intégrer les capitaux financiers, naturels, humains et immatériels afin de répondre aux nouveaux enjeux de la durabilité. Pour se faire, les experts comptables doivent donc abandonner les processus manuels et les tâches à faible valeur ajoutée pour se doter de savoirs, méthodes et d’outils pour qualifier la donnée. Elle viendra irriguer les systèmes d’informations et nourrir les technologies d'Intelligence Artificielle, pour compléter l’aide à la prise de décision financière et extra-financière.

L’adoption de solutions dotées d’intelligence artificielle va effectivement doper le marché du conseil stratégique. Selon une étude du cabinet Xerfi, la croissance pourrait être de plus de 5 milliards d’euros dont 1,5 milliard d’euros seront réalisés pour les diagnostics stratégiques et l’amélioration des performances de l’entreprise. Les technologies complétées par l’intelligence humaine constituent ainsi un socle pour la durabilité.

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